Paris, 2 Novembre 2017. Rendez vous au Louvre, du côté des Arts Décoratifs pour l’expo la plus courue de la capitale. Depuis le 5 juillet, quelques 400 000 personnes ont déjà répondu présent, et le succès n’est pas près de s’arrêter. Comptez au minimum deux heures d’attente pour pouvoir rentrer dans les salles sacralisées par les créations des grands maîtres de la couture. 
L’exposition est construite sur plusieurs axes : Dior dans sa globalité ; les obsessions inspirationnelles ; le prototypage ; les grands acteurs de la maison ; la haute couture. 

 

 

« It’s such a new look ! »

S’écria Carmel Snow le 12 Février 1947. Sans se douter qu’elle venait d’assister à une révolution d’une ampleur phénoménale. Dior donne naissance à une nouvelle femme idéale, fantasmée de tous. Sa collection Corolle romps avec l’austérité de la guerre, donne un nouveau souffle aux femmes et à la couture française. C’est sur un succès que Dior lance sa maison. Lui qui, initialement voulait devenir architecte, construira autours des femmes de nouvelles lignes, nettes et définies qui seront source de nombreuses histoires. 

C’est sur cet axe que commence l’exposition. Comment est ce que la femme Dior est-elle devenue intemporelle ?  Elle qui porte depuis près de 70 ans (au coude à coude avec Chanel) les valeurs de l’élégance et du raffinement à la Française. A travers la première longue salle, nous prenons conscience que Dior, ça ne concerne pas que des bouts de tissus. La maison s’est évertuée à créer un véritable art de vivre : parfums, chaussures, sacs à main, chapeaux, maquillage, bijoux… C’est tout l’artisanat français qui défile sous nos yeux. Le tout décliné sous le regard et le talent des 7 créateurs qui ont fait la maison. On nous raconte Dior dans sa globalité, pas seulement celui de Christian. 

La création guidée par l’obsession 

S’il y a bien une chose qui est commune aux 7 directeurs artistiques de la maison, c’est qu’ils se sont tous évertués à travailler autours des mêmes thématiques dont les bases ont inéluctablement été posées par le maître. 

« Je créais des femmes fleur, aux épaules douces, à la poitrine généreuse et aux tailles fines, dont les robes s’étalaient comme des pétales »  Christian Dior

Inspirations historiques, artistiques, naturelles. Les robes tiennent plus d’œuvres d’arts que de vulgaires bouts de tissus. C’est cette excentricité qui a aussi construit la notoriété de la maison, solidement portée par les créations de John Galliano qui a fait de Dior un laboratoire d’innovation de la couture. 
Le visiteur va de surprises en surprises. De Marie Antoinette à Anubis en passant par un jardin à l’anglaise, digne de Lewis Caroll où les fleurs viennent magnifier la féminité.

Identification du créateur

Les 6 salles suivantes sont dédiées aux directeurs artistiques qui ont perpétués la maison. A chacun sa salle et son heure de gloire. Yves Saint Laurent, alors âgé de 21 ans, rajeuni la bourgeoise. Marc Bohan met en scène tous les codes des années 60. Il donnera une nouvelle dimension à la marque en multipliant l’offre et en diversifiant les lignes. Gianfranco Ferré amènera avec lui d’Italie la dolce vita. En 1996, c’est l’arrivée de la tornade Galliano avec comme maître mot « le SPECTACULAIRE« , ses créations restent les plus marquantes de la maison, que ce soit par leur excentricité ou par leur prestance. 
Raf Simons retournera vers une création plus épurée, avec un travail basé sur les lignes. Il n’aura de cesse de reconstruire une à une les bases posées par Christian. 
Place en suivant à la première Femme Dior, Maria Grazia Chiuri qui, même avant d’avoir produit quoi que ce soit, était déjà entrée dans l’histoire de la maison. A elle maintenant de recréer le Dior de demain. 

Rétrospective Finale 

L’exposition ne pouvait que finir en crescendo. Tout au long des déambulation, l’émotion ne fait que monter, pour finir par deux longues salles. La première, une anti-chambre noire qui fait office de ligne chronologique en direction de l’apothéose, une salle qui n’est que perles de rocaille, métrages interminables de tissus et savoir faire artisanal. Toute la grandeur de la maison transparaît dans cette dernière salle, qui fait écho à tout ce qui a été vu en amont de l’exposition. Les miniatures défilent en taille réelle dans un décors qui varie au gré des saisons. Les petites (et les grandes) filles se prennent à rêver de robes de princesse. Sofia Loren et les autres nous accompagnent dans cette fin de parenthèse enchantée dans l’histoire de la couture Française. 

Moralité 

Courrez voir l’expo ! Vous avez jusqu’au 7 janvier. Il manque volontairement des parties de l’exposition, pour garder l’effet de surprise. Sachez cependant, qu’aucune photo ne pourra retranscrire la beauté et la force de l’expo. C’est incontestablement l’exposition de l’année. Dites vous que c’est maintenant ou dans 30 ans pour le centenaire de la maison. 
Toutes les infos sont sur le site du musé des arts décoratifs. Si vraiment vous ne pouvez pas vous rendre à Paris mais que vous êtes une DINGUE de mode, vous pouvez toujours acheter le catalogue de la collection (tout aussi sublime), il coûte 60€ mais c’est toujours moins chez qu’un weekend à Paris ! 

 

PS: Merci Mille Fois pour le nombre de vues et de retours sur le dernier article (si tu ne l’as pas lu, c’est par ICI). Votre engoûement m’a énormément touché et m’a conforté dans l’idée que c’est l’écriture « sérieuse » qui me plaît et qui me correspond. Il y aura donc surement de plus en plus d’articles « très écrits » sur le blog et ce pour notre (à vous et moi) plus grand plaisir ! 
Rendez-vous la semaine prochaine ! xO

promocarrie