Dans une industrie dominée par la fast-fashion, un mouvement est en train de se mettre en place. Considéré marché de niche il y a quelques années, le business de l’achat/vente de seconde main explose depuis quelques mois. Avec l’avènement des plateformes virtuelles comme United Wardrobe, Vinted, Vestiaire Co et des événements type vide-dressing de blogueurs et vente mode et vintage, les fashions addicts ont maintenant pléthore d’alternatives pour consommer la mode différemment. Une aubaine, quand on sait que l’industrie textile est la seconde industrie la plus polluante au monde (après le pétrole). Chaque année 100 milliards de vêtements sont produits dans le monde et 4 millions de tonnes sont jetées (en Europe). C’est un gaspillage d’ampleur mondiale, avec des répercussions plus qu’évident d’un point de vue environnemental. Ce mouvement arrive donc à point nommé. 
Dans une industrie dominée par une production de masse, où les collections tendent à disparaître petit à petit, au profit de micro collections d’actualisations, des irréductibles consommateurs font de la résistance et prennent de contre-pied des habitudes d’achats en faisant circuler leur garde-robe et en donnant une seconde vie à leurs vêtements.

#OUTFITOFTHEDAY

Faisons-nous face à un mode de consommation liée à une génération ?
On y revient toujours, les millennials ont tendance à imposer de nouveaux modes de pensée et de consommation. Cette génération, habituée à un monde où tout va très (trop) vite, ultra soucieuse de l’image quelle renvois (#Outfit), a besoin d’un turn over quasi permanent dans son dressing, l’important étant d’avoir quelque chose à proposer aux followers (qu’ils soient 100 ou 10K). On fait également face à une génération ultra-initiée au luxe. Les réseaux sociaux on fait tomber la barrière entre le monde du luxe et la réalité. Avec des consommateurs de plus en plus désireux d’acquérir du haut de gamme et des prix toujours plus hauts, des marchés alternatifs se sont forcément mis en place (vive le principe de l’offre et de la demande !). Le marché s’adapte aux désirs des nouveaux consommateurs et lui propose ce qu’il recherche : des pièces fortes, avec une identité marquée, qui feront la différence.

UNE TENDANCE AU SERVICE DE LA SECONDE MAIN

L’ensemble des dernières collections des grandes maisons nous donne des envies de vintage. Avec des inspirations 70 s, 80 s, les modeux peuvent, sans complexe, aller piquer dans la garde-robe de leurs parents pour faire revivre ce vieux polo Lacoste un peu fané et beaucoup trop grand. Pour les malchanceux qui n’ont pas des parents archivistes, les fripes sont la caverne d’Ali baba. Blague à part, même si les fripes sont encensées par les magazines et les blogueuses depuis de nombreuses années, c’est qu’il y a une raison. Avec la réédition de certains accessoires iconiques (type Saddle-Bag de Dior ou le monogram) c’est une chance pour les fripes addicts : généralement moins chère et avec le charme du vécu (il n’y a rien de plus beau qu’un cuir bien patiné), les « éditions originales » ont tout pour séduire les consommateurs. Toujours à la recherche de cette pièce qui fera la différence, au-delà du fait que les fripes donnent l’opportunité de retrouver d’anciennes collections où des pièces d’exceptions, elles traduisent aussi une volonté de se créer un patrimoine Fashion, chose qui a plus ou moins disparu avec la Fast-Fashion (oui encore elle). En achetant des vêtements pour une bouchée de pain, la notion de transmission des belles pièces s’est perdue. Les fripes finalement, ce n’est rien de plus que la garde-robe rêvée. C’est le lieu où l’on peut trouver ce sublime Vuitton qu’on aurait adoré voir dans les placards de mère-grand.

UNE VOLONTE ECO-RESPONABLE ?

Le business des fripes et du marché de seconde main s’encre évidement dans une volonté durable. En faisant tourner les garde-robes, les consommateurs limitent (un peu) le gaspillage.

L’industrie de la mode est désespérément à la recherche de solution pour réduire l’impact de la production, mais ce sont finalement les consommateurs qui ont trouvé une (petite) solution. Même si l’impact environnemental ne sera pas seulement réduit par la réutilisation des vêtements, le business de la seconde main traduit une volonté de consommer mieux. Quand on sait que le marché est calqué sur les désirs des clients, les mastodontes de la mode peuvent trouver de nouvelles alternatives inspirées des nouveaux modes de consommation : récolte des vêtements en surface de vente, réutilisation des matières, recyclage… les opportunités sont nombreuses.

QUE DES AVANTAGES ?

On peut trouver une infinité d’avantages au marché secondaire : acquisition de pièces toujours en magasin avec des super rabais, rentabilisation de sa garde-robe (une femme dépense en moyenne 400€ par an dans les vêtements), faire profiter une autre personne d’une pièce dont on s’est lassée… La liste est encore longue. Pourtant, de nombreuses personnes restent frileuses à cette alternative de consommation. Les craintes sont compréhensibles : acquérir une contrefaçon, un produit non conforme, absence de qualité et surestimation. Malgré ça, c’est un marché qui tend à prendre de plus en plus d’ampleur dans les mois à venir, les Galeries Lafayette ont misé sur ce nouveau marché, les salles de ventes proposent de plus en plus de ventes Mode et Vintage et de nouvelles plateformes onlines apparaissent tous les jours. Le marché de la mode, en mutation constante, est peut-être sur le point de connaitre un grand chamboulement. Il faut espérer que les industries sauront répondre à ces nouvelles attentes et réduiront (juste un peu) la production de masse.

Et si toi aussi tu as envie d’épier les sites internet pour trouver la perle rare, voilà une liste qui pourrait te servir ! 

Pssst !
On peut aussi se retrouver sur mon Vinted

Et si tu veux lire d’autres articles où je tape sur la fast-fashion, c’est par ICI

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