Le titre de l’article peut paraître racoleur, mais c’est finalement le plus proche de la réalité. Primark, le mastodonte de la mode pas chère est bien loin de l’idée qu’on se fait de l’éthique. Tout le monde en subit les frasques : les façoniers, les employés et même les clients (sans trop s’en rendre compte).
Surnommé l’Ikea du vêtement, l’enseigne s’est construit un univers qui pousse le client à acheter sans réfléchir et à revenir. Basé sur un marketing de prix, le client se déculpabilise « pour ce prix là, je prend pas de risques ! ». Non seulement il achète une fois mais il reviendra consommer régulièrement, sans trop savoir si c’est parce que le produit lui plait, ou parce que ce qu’il a acheté trois semaines avant n’a pas supporté le passage en machine.
La politique de primark est simple : vendre à bas coûts pour faire croire aux gens qu’ils ont du pouvoir d’achat. Sauf que sur un produit à 6€ TVA comprise, il y a forcement des maillons de la chaîne qui sont oubliés. Exemple, le contrôle qualité produit (qui va de 1000 à 1500€ d’investissement par produit) ne peut pas être fait sur un produit avec un prix de sortie aussi bas. Ne parlons même pas du choix des matières premières (n’espérez pas trouver des matières naturelles) ou de la solidité des coutures. Bienvenue dans l’aire du vêtement ONE SHOT. Non seulement ça tue à petit feu l’industrie du vêtement, mais cette mega-consommation a un impact non négligeable sur l’environnement (essayez donc de recycler des résidus de pétrole).
« Il est possible de choisir des œufs de poules élevées en plein air aux œufs de poules élevées en batterie, même dans les supermarchés ; il est bien plus dur de pouvoir choisir de payer un peu plus pour un tee-shirt qui a été conçu éthiquement. » Le Guardian
Le point le plus inquiétant reste les conditions de travail chez Primark, et ce à tous les niveaux.
On est bien évidement sur une production asiatique, basée au Cambodge et au Bangladesh (la Chine est devenue trop chère pour l’enseigne). La production est faite dans des pays où les condiditons de travail sont invivables (si vous voulez en savoir plus, je vous invite à visionner ce documentaire, très parlant sur les conditions de travail au Bangladesh) et où les droits de l’Homme (et sûrement aussi de l’enfant) ne sont une douce fabulation. Payés 80€ par mois (s’ils ont de la chance, parfois les paiements s’effectuent en bol de riz), les ouvriers travaillent sans normes de sécurités et dans des conditions qui nous paraîtraient improbables en occident.
En 2014, des clients ont trouvés des appels à l’aide cousu dans les vêtements ou dans les poches de pantalon. Primark à crié au canular, pourtant il n’y a jamais de fumée sans feu. Nous ne pouvons pas réellement savoir ce qu’il se passe dans les ateliers, par contre avoir des témoignages d’anciens employés de l’enseigne, ça c’est très facile à avoir.
Une petite recherche sur le net et c’est l’apparition d’un champ lexical tout à fait délicieux « déshumanisant« , « atroce« , « destruction psychologique« , « pression constante« … On se croirait presque dans un goulag. On parle également le licenciements abusifs, que l’enseigne ne respecte pas le code du travail, qu’elle ne paye pas les arrêts maladie le tout en profitant de la situation de nécessité des employés souvent jeunes , inexpérimentés ou étudiants pour qui un job alimentaire est nécessaire. Certains employés ont même été brûlés par les vêtements en les sortant des cartons (d’où la nécessité de toujours laver un vêtement avant de le porter). Au bilan, Primark cumule un bon nombre de mauvais point.
Et les autres fast-Fashionneurs?
H&M, Zara et compagnie ne sont pas forcement des oies blanches. Pourtant, ça reste Primark qui a les prix les plus bas et ce n’est jamais anodin, vendre un produit au prix qu’il est sensé coûter en production, ce n’est pas normal. Le produit Primark reste un produit basique, sans trop d’applications ou de valeurs ajoutées. Ce n’est même pas un produit mode calqué sur les tendances, c’est la réédition de basiques dans de nouveaux tissus achetés pour leurs bas coûts plus que pour leur côté fashion.
Conclusion ?
Un boycott de Primark, solution radicalement utopique, serait la seule qui permettrait de faire changer les politiques de production et de vente du maestro de la fast-fashion. Parce qu’une chose est sûre, c’est toujours le consommateur final qui a les cartes en main. Aujourd’hui c’est Primark que l’on montre du doigt, mais il vient dans la lignée d’H&M qui à posé les bases de la mode à bas prix. La solution ultime c’est acheter moins, mais acheter mieux, et ça par contre c’est tout à fait possible !
Mes sources:
http://www.boutique2mode.com/Enquete-L-enfer-Primark_a192.html
https://www.bastamag.net/Dans-les-magasins-Primark-des-salaries-pressures-surveilles-terrorises
Un grand bravo pour cet article ! 👏👏👏
Je me doutais bien que le travail chez Primark n’etait très épanouissant mais là c’est quand même ahurissant.
Le seul truc que j’aime chez eux c’est leur collection à thème type Harry Potter … Mais depuis quelques mois je n’y mets plus les pieds.
Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis dans cet article ! J’ai vu plusieurs reportages sur le travail dans les pays asiatiques, et notamment au Bangladesh. Ce qui me révulse c’est qu’on accepte pas ces conditions de travail en Occident, comme tu dis, mais que ça ne dérange pas les patrons (Occidentaux, eux) de les accepter ailleurs. En plus d’être inhumain, c’est dangereux pour l’environnement. Je pense comme toi que la solution est de consommer mieux !
Bisous 🙂
Je boycotte déjà pour toutes les raisons évoquées dans l’article et aussi pour continuer à avoir le choix de s’habiller autrement qu’en low cost
Bravo pour le choix du thème nous sortons de la légèreté de la mode et cela fait parfois du bien
Merci ?
Je comprends ton article et suis tout à fait d’accord avec toi.
Malheureusement de nos jours, que ce soit dans l’industrie du vêtement, de l’agro-alimentaire etc, on est de plus en plus confrontés à ce genre de problème.
Et si l’on veut vraiment faire des achats « éthiques », « équitables » ou autre, la note finale vis a vis du porte monnaie ne sera pas la même ! (Du fait que l’ensemble des enseignes que l’on côtoie aujourd’hui sont dans le même cas). :/
Je comprend ton avis mais petit à petit avec des actions minimes on peut faire changer les mentalités. Parce que, qu’on le veuille ou non, c’est le consommateur qui a le dernier mot.
J’ai une amie qui travaille là-bas et elle me décrit exactement ce que tu écris dans ton article.
Perso, j’y suis allé une fois, et c’était avant d’en apprendre plus sur eux. Maintenant, je les boycotte ! Je préfère aller chez Zara et compagnie (même s’ils ne sont pas clean non plus) !
Une de mes meilleurs amie y a bosser à l’ouverture a Lyon. Un cauchemars: elle commençait à 6h jusqu’à 11h, la seule chose pratique comme elle avait des enfants. Des le début les supérieurs étaient odieux, lors de la signature de son contrat ils étaient en petit groupe, elle a osé poser une question mais la réponse lui a bien fait comprendre que chez Primark on doit être bête et discipliné. D’autre copines m’ont confirmé ça. Des petits chefs qui pètent plus haut que leur c*l, leur seul vrai job c’est être plieurs de vêtements… toute la journée elle tournait autour d’une table et replier des fringues et rien d’autre.
Lorsqu’elle est partie, on lui a fait comprendre qu’elle n’était qu’une petite main d’oeuvre, de toute façon ça ne changeait rien, il y avait 5 autres personnes pour un entretien qui attendaient…
Je sais que j’y vais encore parfois mais j’avoue j’ai honte et depuis février je n’y ai pas remis les pieds et je ne pense pas le refaire.
Merci pour ton témoignage qui ne fait qu’illustrer encore un petit peu plus ce qu’on peut lire sur le net. C’est effrayant que des conditions de travail comme celles-ci soient pratiquées en France.