Douloureux mois de Novembre. Chaque année c’est la même histoire. C’est à partir du début de ce mois que les femmes subissent les 18,6% d’écart de salaire (en moyenne et à poste équivalent), le 3 novembre à 11h44, soit une quarantaine de jours avant la fin de l’année, les femmes travaillent gratuitement. Magie de la presse oblige, c’est au mois de Novembre que Glamour a décidé d’éditer un magazine 100% féminin. Aucun homme dans la rédaction, maquilleurs, coiffeurs, rédacteurs, photographes, ils ont tous laissé momentanément leur place à une femme. 

Une bonne initiative ?

Dans l’édito du magazine, on apprend que c’est une initiative prise pour toutes les Editions Glamour (Françaises, Anglaises, Américaines…). Cette idée serait née il y a un an, suite au constat selon lequel « 37% des photos publiées l’année dernière auraient été prises par des femmes« . Le comble pour un magazine destiné aux femmes, elles sont sous représentées dans les équipes. L’initiative peut paraître ambitieuse et suite à votre sollicitation, vous êtes 45% à considérer que c’est une bonne chose.
On peut cependant émettre trois hypothèses sur la motivation de cette démarche : 

  1. Considérer ce numéro comme une sonnette d’alarme, et mettre en lumière le fait que les femmes sont toujours trop peu représentées dans l’ensemble des professions liées à la presse et à l’édition. 
  2. Montrer que les femmes sont toutes aussi douées que les hommes et que le magazine n’a pas besoin d’eux pour faire un numéro de qualité. 
  3. Un merveilleux coup de pub qui vient à point nommé, quand les inégalités sont les plus mises en évidences. 

Mais la parité dans tout ça ? On la met où ?

Même si l’initiative est remarquable, quelle est placée sous le signe de revendication ponctuelle et non comme un nouveau modèle de fonctionnement à suivre, la question de parité persiste. Trop de gens pensent encore que les initiatives féministes ont pour but d’évincer les hommes au profit d’une domination féminine. Les esprits fermés et obtus, qui confondent encore les démarches en faveur de la parité totale et les féminazies, y verrons une volonté de « diminuer les hommes« . Et ce n’est malheureusement pas rendre service à la cause, quand on sait que les femmes qui se déclarent féministes sont encore pour beaucoup « des lesbiennes qui ont du poil aux pattes et qui brûlent leurs soutien-gorges en signe de protestation« .
Dans une société idéalisée, nous serions tous, hommes et femmes sur un même pied d’égalité (cela dit l’Islande y est arrivé, alors pourquoi pas nous ?). 


La démarche a au moins le bénéfice de souligner un problème majeur : nous sommes obligé de bannir les hommes des équipes pour montrer que les femmes existent. 

Le plus « drôle », c’est que ce numéro tombe à pic. Depuis le mois d’Octobre et l’affaire Weinstein, les langues se sont déliées. Le grand public découvre un peu plus chaque semaine l’hostilité de certaines industries pour les femmes.

« Tu veux réussir ? Alors écarte les cuisses. »

Pendant trop longtemps, les hommes et la société patriarcale ont considéré la « promotion canapé » comme une bonne façon acceptable pour les femmes de faire évoluer leur carrière. Sans parler des affaire de viol sordide, trop de femmes ont du mettre leur capacités de côté pour espérer pouvoir avoir un rôle ou réussir un casting (bizarrement le monde de la mode n’a pas encore sorti de noms… affaire à suivre). Trop longtemps, les aptitudes féminines se sont limitées à leur façon de faire une fellation. Le magazine Glamour, par le biais du numéro est des différentes productions montre qu’une femme n’est pas seulement talentueuse quand elle a les jambes écartées, mais qu’elle est tout aussi capable d’écrire, de photographier, de maquiller, de coiffer ou de diriger. 

Alors malgré toute l’animosité que peut déclencher un numéro 100% féminin, l’idée est bonne et le magazine reste fidèle à lui même. Seul changement, un sujet sur ses femmes, qui ont envoyé en l’air les conventions et qui ont décidé de vivre leur vie comme elles l’entendent et non pas comme la société leur impose. 

Maintenant il faut espérer que d’autre magazine appuierons le mouvement, pour montrer que nous aussi les femmes, on mérite d’avoir accès à certaines sphères.

Et vous ? Qu’est ce que vous pensez de cette initiative ? Qu’est ce qu’elle vous évoque ? Si cet article vous à plu, j’en ai publié un autre dans la même veine, c’est par ICI.

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